Black History Month - Joséphine Baker, la femme aux deux amours : son pays et Paris [en]

Joséphine Baker, née Freda Joséphine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis, dans le Missouri, incarne un destin exceptionnel, entre danse, chant, résistance, et engagement pour la justice. Naturalisée française en 1937, elle a tissé des liens profonds avec la France, où elle devint une figure emblématique. Joséphine Baker est non seulement une icône artistique, mais aussi une résistante de la Seconde Guerre mondiale, décorée pour son héroïsme. Son amour pour la France était palpable, et elle a choisi d’y reposer éternellement, au château des Milandes. Ce portrait captivant révèle une femme flamboyante, engagée et généreuse, laissant une empreinte indélébile sur l’histoire franco-américaine.

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Issue d’une famille modeste, Joséphine Baker devient domestique dès l’âge de huit ans. Elle grandit dans un environnement marqué par la misère et les discriminations raciales. Passionnée de danse, à seulement 13 ans, elle quitte Saint-Louis afin de tenter sa chance en tant qu’artiste. Cette étape marque le début d’une quête de liberté.

Joséphine Baker trouve d’abord un rôle à Philadelphie au sein de la troupe itinérante des Dixie Steppers. Elle s’installe ensuite à New-York, en 1922, dans le quartier de Harlem, et décroche des rôles successivement dans Daly’s 63rd Street Theater pour la comédie musicale Shuffle along, au sein de la troupe des Chocolate Dandies, puis au Plantation Club.

Joséphine Baker se fait repérer par un impresario du Théâtre des Champs-Elysées à la recherche d’un nouveau type de spectacle, qui la convainc de venir en France.
Joséphine Baker conquiert le public parisien en 1925 au Théâtre des Champs-Élysées avec le spectacle « La Revue Nègre ». Son succès fulgurant la propulse dans la chanson, notamment avec l’inoubliable « J’ai deux amours ». En quelques années, elle devient la première vedette internationale noire et une des artistes les mieux payées en Europe.

Joséphine Baker, surnommée « la Vénus noire », réalise que la France offre une liberté qu’elle n’a pas aux États-Unis. En 1937, elle devient française et, lors de la Seconde Guerre mondiale, sa loyauté envers son pays d’adoption la pousse à s’engager activement dans la Résistance. Voyageant à travers l’Afrique du Nord, elle utilise sa célébrité pour collecter des renseignements au service de la France libre. Pour ses services rendus à la France, elle recevra la Légion d’honneur, la Croix de guerre avec palme et la médaille de la Résistance avec rosette.

Après la guerre, elle se lance corps et âme dans un nouveau combat : la lutte contre le racisme. Parallèlement, son retour sur la scène française en tant qu’artiste consolide son statut d’icône. En 1963, aux côtés de Martin Luther King lors de la Marche sur Washington, elle prononce un discours mémorable sur la liberté retrouvée en France, contrastant avec l’oppression qu’elle a vécue aux États-Unis. Vêtue de son uniforme de l’armée française, portant fièrement ses décorations, elle déclare : « En France, je n’ai jamais eu peur ».

Elle poursuit sa lutte contre l’injustice, militant aux côtés de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) en France. Son château des Milandes devient un havre de paix pour une « tribu arc-en-ciel » de douze enfants adoptés, illustrant sa vision inclusive et généreuse.

Mais ce rêve d’harmonie entre les peuples se heurte à la réalité. Trop généreuse et dépensière, l’artiste engloutit sa fortune dans un train de vie dispendieux. C’est finalement auprès de son amie la princesse Grace de Monaco qu’elle trouve du soutien.

À soixante ans passés, la diva du music-hall continue de se produire sur scène. En 1975, pour fêter ses 50 ans de carrière et d’amour avec les Français, un spectacle est monté à Bobino. Devant le tout Paris, Joséphine Baker fait un triomphe. Le 10 avril, après quelques représentations, elle est retrouvée inanimée dans son appartement, victime d’une hémorragie cérébrale.

Le 30 novembre 2021, quarante-six ans après sa disparition, Joséphine Baker entre au Panthéon sur décision du Président de la République, Emmanuel Macron. C’est un hommage mérité, à une femme extraordinaire qui aura consacré sa vie à la quête de la liberté et la justice. Aujourd’hui, son héritage continue de briller, rappelant à chacun l’importance de lutter contre les discriminations et de célébrer la diversité.

Vous pouvez également en apprendre davantage sur l’iconique Joséphine Baker avec le 5-Borough Tour, Valerie Colemans « Portraits of Josephine », Valerie Colemans, une réflexion sur sa vie en musique classique par l’Orchestra of St Luke’s. Plus d’informations ici.

Apprenez en plus sur les héritages de l’histoire franco-américaine à New-York sur notre carte interactive « French American History in New York » sur l’application Mapstr !

Dernière modification : 29/02/2024

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